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 - Come What May

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Warren Delaney

Warren Delaney

AILLIL ; vampires aidant le clan Aillil.
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Entry date : 15/01/2012

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MessageSujet: - Come What May   - Come What May EmptyMar 31 Jan - 20:44

Et le vent porta au loin les cendres d'une bribe de son passé.

Sans même adresser un regard à ces poussières argentées, le monstre s'avança, et alors que sa main gauche soutenait son seul bagage regorgeant de trésors bien modestes, sa jumelle se porta contre la ferraille froide de la grille imposante de l'entrée. Les gonds de ce portail ne manquèrent pas de grincer désagréablement et ce son ne fit pourtant qu'étirer les lèvres du Vampire en un sourire léger. Cette mélodie patibulaire par bien des fois écoutée, rappelait au pantin des scènes similaires de son humble vécu et parmi celles-ci, entre autre chose, sa dernière arrivée au manoir familial. Il se revoyait encore passer ces grilles et parcourir, de sa nonchalance habituelle, l'allée interminable qui menait au sinistre château. Du moins le voyait-il de la sorte, sa perception ayant peut-être été altérée au fil des siècles. L'académie avait un air plus accueillant, néanmoins, elle ne demeurait, pour ce fantôme tourmenté, qu'une prison de plus à hanter. C'est d'ailleurs ce qui expliquait sans doute en partie le sourire que revêtait son masque et qui faisait chanceler la cigarette dont il se délectait depuis quelques minutes. Si la paresse ne découlait pas de chacun de ses pas, il aurait pu paraître anormalement sûr de lui, insolent même, alors qu'il n'était plus là qu'un simple surveillant.

Le hasard voulut que le vampire en ait terminé avec sa barre de nicotine à la seconde même où il pénétrait les lieux, mais cette chance éhontée ne lui survivrait sans doute pas, et avant même qu'il ne puisse le réaliser, Warren serait sans doute voué, un jour prochain, à déclencher une quelconque alarme susceptible de créer la panique dans l'enceinte de la bâtisse. D'ailleurs, ces mêmes lieux lui paraissaient anormalement calmes et quand bien même il ne s'en plaignait nullement, il avait quelques doutes quant à la pérennité du silence. A cette réflexion d'ailleurs, ses yeux s'égarèrent sur la montre enserrant son poignet et des lèvres du Vampire, s'échappèrent un soupir. Le premier, depuis son arrivée. Loin d'être le dernier cependant. Sa montre affichait en effet 9h20, ce qui lui laissait bien peu de temps pour signaler son arrivée, aller ranger ses affaires et trouver la salle de celle pour qui il avait fait tout ce chemin. Tout du moins, était-elle une partie de la raison qui l'avait poussé à s'arracher si difficilement à ses habitudes. Quoiqu'il en soit, le pantin s'articula lentement dans les couloirs et par le biais de quelques indications éparses, il parvint à atteindre son but. La zone administrative de l'académie était bien la plus active en l'instant, ou c'était au moins le lieu où il avait vu le plus de monde jusqu'alors.

Après s'être présenté à une femme un tantinet âgée mais qui, il n'en doutait pas, avait dû être d'une exquise beauté dans sa jeunesse, Warren dut s'occuper de quelques papiers tout en répondant occasionnellement aux questions qu'on pouvait bien lui poser. Une fois les formalités administratives terminées, le pantin put rebrousser chemin et une fois sa chambre désignée, il put s'en retourner à son errance habituelle. Les couloirs étaient plutôt spacieux, et assez éclairés ; à nouveau, c'était une chose qui différenciait l'académie du manoir familial, mais une fois encore : le pensait-il. Avec un peu plus de mal que la prouesse passée lors de la découverte de l'administration - signe que la chance lui faisait d'ores et déjà faux bond -, l'ombre finit néanmoins par trouver la chambre qui lui avait été assignée, avant d'y pénétrer non sans une once de scepticisme. Là, ne demeuraient aucuns doutes, et sa perception n'était en rien responsable de quoi que ce soit : la chambre était beaucoup plus claire que celle qu'il possédait par le passé, et il faut bien avouer que cela lui déplaisait fortement. Nouveau soupir, et le Vampire se contenta de poser sa valise sur le lit tout en quittant déjà les lieux, songeant alors à ce qu'il pourrait bien faire pour changer cette chambre en antre.

C'est en parcourant les couloirs, mains dans les poches, que le monstre posait son regard sur chacune des salles de cours dans le but de trouver celle tant recherchée. La femme qu'il avait croisé à l'occasion de sa halte administrative s'était montrée utile en réagissant au nom de Warren. Tout du moins, à son nouveau nom : Delaney. Dans la seconde, les questions fusaient sur Rinda et la femme jugea bon de donner à Warren la salle que la belle occupait afin qu'il puisse la surprendre, si le cœur l'en disait. Une fois encore, et quand bien même il n'avait pas jugé utile de parler pour se faire, le monstre s'était contenté d'un sourire en retour et ne l'avait remercié qu'en quittant la pièce. Fidèle à lui-même, le Vampire se figea simplement lorsque ses yeux détaillèrent la salle 109. Immobile au milieu du couloir, sa respiration n'entamait pas même le silence des lieux. C'était d'ailleurs la posture dans laquelle il excellait lorsqu'il chassait : ainsi figé dans l'ombre, son allure avait, apparemment, raison du peu de contenance de ses proies et les poussait à fuir, quoi qu'il leur en coûte.

Tout naturellement, c'est avec le sourire aux lèvres que le Vampire s'adossa au mur au-delà duquel sa cousine enseignait. La tête sensiblement penchée en arrière, il se plaisait à fermer les yeux et à percevoir les sons qui pouvaient bien s'échapper de la pièce. A n'en pas douter, la demoiselle faisait régner l'ordre impeccablement, au moins dans le cadre de ses heures de cours. Pour ce qui était du reste, Warren était bien curieux de la voir évoluer parmi les élèves, ou même au sein des autres professeurs, que ceux-ci soient Vampires ou humains, d'ailleurs. Les minutes défilèrent au cours desquels le monstre eut tout le loisir de s'imaginer quelque partie de chasse au travers des couloirs, la nuit tombée, et c'est à peine s'il ne sentait pas d'ores et déjà le sang des élèves parcourir sa gorge. Visiblement, il lui était interdit de tuer qui que ce soit mais parviendrait-il seulement à se modérer ? Il n'était pas dans les habitudes du pantin de ne pas profiter à outrance. Bien vite pourtant, la sonnerie annonçant la fin des cours vint l'arracher à ses tranquilles réflexions et l'animation se souleva dans la salle de classe.

Progressivement, les portes s'ouvrirent, déversant dans les couloirs des flots d'étudiants plus ou moins intéressants. Jusqu'alors, Warren leur portait un intérêt moindre : il se contentait de les observer vaguement lorsque ses beaux yeux daignaient se déposer sur leurs minois, et les détournait indifféremment d'élèves en élèves, qu'il s'agisse de garçons ou de filles. Son attention fut toute retrouvée pourtant, lorsque la porte de la salle de Rinda s'ouvrit. Un soupir lui échappa alors qu'il posait sur chacun des élèves, ses iris émeraudes. Peut-être qu'inconsciemment, il étudiait là les différentes proies qu'il aurait à corriger ou éliminer pour l'attention toute particulière que sa cousine pouvait bien leur porter. Ce n'est toutefois pas en un passage que le monstre allait tous les mémoriser et il avait beau être un bien bon observateur, tous ces visages ne s'incrusteraient décemment pas en sa mémoire frivole.

Lorsque le dernier élève s'extirpa à l'influence de sa belle cousine, l'ombre se faufila dans la pièce, sourire aux lèvres. Sans un bruit, comme à son habitude, il referma la porte derrière lui et s'y adossa en dardant ses iris sur le professeur. Un professeur... Il avait encore bien du mal à se l'imaginer. Néanmoins, la belle n'avait pas changé, peu important le métier qu'elle était bien susceptible d'exercer. Warren n'eut ainsi aucun mal à reconnaître la chevelure blonde de la jeune femme, son style, son attitude simplement. Satisfait par ce qu'il voyait peut-être, à moins que le jeu n'ait déjà commencé, le Vampire ferma lentement les yeux et se contenta d'un sourire en coin alors que l'une de ses mains délaissait son dos pour réajuster son écharpe. Les réactions de la jeune femme à sa vue ? Il n'en avait strictement aucune idée. Ou tout du moins, il savait qu'elle ne sauterait pas de joie et n'exprimerait pas ouvertement une allégresse jusqu'alors inconnue.

    - Bonjour, très chère cousine.

Mécaniquement, la tête du vampire se pencha sur la droite et ses paupières se soulevèrent à nouveau, dévoilant ses iris d'ores et déjà dardées sur la silhouette de la belle.

Non, il n'avait aucune idée de la réaction qu'allait avoir sa cousine ; et pourtant, il s'en délectait déjà.
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Rinda Delaney

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MessageSujet: Re: - Come What May   - Come What May EmptyMar 28 Fév - 20:44

Le silence était presque palpable dans la salle de classe, si bien qu’un curieux se promenant dans le couloir en serait surpris d’y trouver, en poussant la porte, une classe de 3ème année composée de ses 20 élèves. Etait-ce bien une salle de musique ici ? A vrai dire, seul le piano à queue qui trônait majestueusement sur une estrade au fond de la pièce attestait effectivement de ce fait. A part cela, les étudiants avaient pour la plupart le nez plongé dans leur copie d’examen, grattant inlassablement sur le papier jusqu’à ce que l’encre manque à leur plume. D’autres rêvassaient en fixant distraitement le paysage matinal au travers de la fenêtre. D’autres encore semblaient en pleine réflexion, le regard figé sur un point quelconque et insignifiant dans la pièce. Vraisemblablement, c’était une classe modèle et concentrée. Pour veiller à ce que cela continu, installée derrière le bureau situé juste devant le tableau noir qui faisait face aux six rangées de tables disposées selon deux colonnes distinctes, Rinda était aussi immobile qu’une statue de marbre antique. Seuls ses orbes ambrés se mouvaient de gauche à droite pour étudier rapidement les lignes manuscrites d’un lourd volume poussiéreux, que l’on qualifierait volontiers d’antiquité. Toutefois, si son regard déchiffrait les courbes des lettres, son ouïe fine se focalisait essentiellement sur les bruits suspects qui auraient l’audace de troubler la quiétude du lieu. Cependant, rien ne semblait vraiment distraire les élèves de leur principal objectif : à savoir terminer cette interrogation écrite portant sur la vie de Mozart et son œuvre. Ainsi, ils seraient ensuite libre de rejoindre la cour de récréation pour prendre un peu le soleil, du moins pour certains ~.

La belle vampire s’arrangeait toujours pour interroger les élèves de chacune de ses classes au moins toutes les trois semaines, en prenant soin d’alterner chaque semaine, ce qui faisait qu’elle avait toujours deux heures par semaine ou elle pouvait se contenter de bouquiner dans un silence dont elle veillait à ce qu’il reste complet. Cette petite combine lui permettait également de briser un peu la monotonie de ses journées, car il est vrai que depuis qu’elle avait mis les pieds dans cette maudite école, elle avait commencé à s’ennuyer quelques peu. Oh, bien sûr il y avait les élèves, et surtout ses congénères les vampires, qui mettaient un peu de piquant à la vie un peu trop paisible de l’académie. Il y avait également cette histoire d’aïeules gisant depuis plusieurs siècles dans les sous-sols de l’établissement, et dont personne n’était foutu de mettre la main dessus. Pour autant, elle ne voyait pas grand monde chercher activement… A vrai dire, c’était comme si les clans avaient perdu un de leur bouton de chemise ; mais qu’ils ne se minaient pas et se contentait d’en recoudre un nouveau, certes un peu différent, en attendant de tomber sur l’original. Pour sa part, Rinda n’était pas vraiment de ceux qui participaient activement à la fouille. C’est tout bonnement si elle faisait de temps à autres quelques recherches, ne serait-ce que pour satisfaire sa propre curiosité et pour soulager les craintes paranoïaques des vampires suspicieux du clan Aillil ~.

Une fois sa page terminée, elle la tourna afin de passer à la suivante, profitant de ce répit pour jeter un coup d’œil circulaire à la salle. Ses pupilles s’arrêtèrent néanmoins instantanément dans le regard de celui qui l’observait visiblement depuis plusieurs minutes, puisqu’il était dans la même position depuis trois pages tournées déjà. James MacAvoy, élève de troisième année brillant, au physique indéniablement avantageux, et pour ne rien gâcher, ce petit était un être de la nuit lui aussi… Un imperceptible sourire se dessina sur les lèvres charnues de la belle blonde, et elle gratifia le jeune homme d’un regard charmeur qui ne manqua pas de le faire sourire, avant de se replonger dans sa lecture en oubliant presque instantanément le désir qu’elle pouvait bien éprouver pour son élève. A dire vrai, elle lui avait promis que s’il réussissait son examen, elle irait avec grand plaisir se glisser à nouveau dans ses draps… Elle était par conséquent persuadée qu’il avait d’ores et déjà terminé, et qu’il s’était tout particulièrement appliqué à la tâche rien que pour lui plaire.

La sonnerie annonçant la fin du cours retentie dans les couloirs, ramenant la plupart des élèves, ainsi que leur professeur, à la réalité. La Dame se redressa en déclarant qu’il était maintenant temps de poser les stylos et de rendre les copies sans attendre, sans quoi il y’aurait sanction. Les élèves se dépêchèrent de terminer leurs phrases et posèrent leurs plumes avant de commencer à ranger leurs affaires pour quitter la salle de musique. Rinda quitta le confort relatif de sa chaise pour aller s’installer à-demi sur un coin de son bureau, jaugeant les jeunes gens qui venaient y déposer leur feuilles. Au passage de son amant, elle se contenta de sourire, un brin amusé.

- Ça a été, monsieur MacAvoy… ?
- Parfaitement, Miss Delaney…

Murmura-t-il de sa voix grave et suave qui la fit sourire un peu plus tout en acquiesçant simplement. Une fois que le dernier eut déposé son travail, elle se leva et fit le tour du bureau pour se placer devant, tournant le dos à la porte d’entrée de la classe. Appuyant une main sur le bois en chêne massif du bureau, elle fouilla dans le tas de feuilles pour dénicher la copie de James. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir son nom en marge de la feuille, aussi examina-t-elle attentivement ce qu’il avait écrit, non sans sourire de prime abord. De par sa position ainsi que son attention offerte uniquement à la feuille de papier, elle n’entendit pas tout de suite les pas d’un homme résonner dans la salle. Elle fut donc surprise d’entendre une voix derrière elle, et d’autant plus surprise que cette voix lui était des plus familières. Ecarquillant les yeux, elle fit vivement volte-face pour affronter ce regard vert émeraude qui lui avait tant manqué depuis maintenant quelques années. Que diable faisait-il ici, au beau milieu de l’Irlande, et surtout en plein centre de sa salle de classe ? Elle fronça sensiblement les sourcils, faisant quelques pas vers lui, puis elle plissa les paupières en le fixant comme pour s’assurer que c’était bel et bien lui.

- Mais je rêve…

Ses bras se croisèrent instantanément sur sa poitrine, la rehaussant sensiblement, alors qu’elle prenait un air des plus sévères à l’encontre de Warren.

- Que diable viens-tu faire ici, cher cousin… ?

Finalement, mais toujours en conservant un visage sérieux voir mécontent, elle recula jusqu’à ce que sa croupe puisse s’appuyer sur le rebord de son bureau ; puis elle n’en bougea plus, comme figée. Son cousin avait un sacré culot de venir jusqu’ici pour la surprendre. D’ailleurs elle ne comprenait absolument pas par quel miracle le Lord avait bien pu décider, de sa propre initiative, de faire un tel voyage. Elle envisagea donc l’éventualité qu’il soit envoyé par quelqu’un… Peut-être Shiki, peut-être l’une de ses idiotes de cousines, et si c’était là le cas, elles ne devaient pas être bien loin également. Un long soupire s’échappa de ses lèvres à cette désagréable idée.

« Même si l’on souhaite tout oublier, il y aura toujours une mélodie qui nous rappellera les souvenirs amers du passé… »



Dernière édition par Rinda Delaney le Ven 25 Mai - 14:46, édité 1 fois
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Warren Delaney

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MessageSujet: Re: - Come What May   - Come What May EmptyLun 12 Mar - 20:45

De ses traits découlait une surprise dont il se délectait intérieurement. En dépit pourtant de la satisfaction qu'il ressentait, l'expression de son faciès ne souffrait d'aucune imperfection et demeurait la même : délicieusement mélancolique et intolérablement insolente. Le monstre se félicitait d'être venu la voir sans l'en avoir informée, ne serait-ce que pour avoir eu le loisir de voir, même l'espace d'une seule et unique seconde, la surprise emprunter les traits de son imperturbable cousine. Tournant le dos à l'entrée jusqu'à son arrivée, elle avait, une fois les salutations prononcées, et pour le moins vivement, exécuté un volte-face jusqu'à croiser ce regard qui la fixait intensément. Bien vite pourtant, la colère semblait s'être substituée à la surprise et les sourcils de la belle ne tardèrent pas à se froncer alors qu'elle s'avançait de quelques pas. Ô non, elle ne rêvait pas. Peut-être aurait-il mieux valu qu'il en soit ainsi, en effet, et pourtant il s'abstint de tout commentaire, jugeant le moment peu opportun et préférant encore se nourrir de la perfection de l'instant. Visiblement, l'indéfectible voile d'incertitude enveloppant son être s'était amplifié au fil des années, à en juger le mal que Rinda semblait avoir à le croire bel et bien là. Les paupières plissées, elle s'obstinait à ne point détourner les yeux et lui, restait immobile, la laissant faire docilement. La certitude ne manqua pas d'intervenir cependant et elle croisa les bras avec ce même air sévère qui ne semblait pouvoir - ou vouloir - se résoudre, pour l'heure, à délaisser son minois.

De nouvelles paroles entraînèrent un nouveau silence et se perdirent inutilement dans l'air. Une fois de plus. Non content de lui faire l'affront de venir là simplement, il se montrait désormais capricieux et estimait jouir du droit de ne point lui répondre. Malgré la relative politesse qu'elle avait bien pu ajouter à sa question, d'ailleurs, et en dépit de toute l'éventuelle bonne volonté qu'il aurait pu mettre à cette recherche, il n'était pas en mesure de voir un semblant de contentement animer sa cousine, et ce, bien malgré ses sens sur-développés. Indéniablement, il n'était pas le bienvenu. Alors c'était parfait, car c'est là ce qu'il avait espéré en franchissant le seuil de cette académie. Ce qu'il venait faire en ces lieux ? Mais il venait lui rendre visite, bien entendu. Il venait voir en quoi sa cousine pouvait bien s'amuser, comme elle le lui avait spécifié dans sa lettre. Il venait entacher ce même amusement, ruiner ses vains efforts et la contraindre à la mélancolie. Après tout, de quel droit pouvait-elle se distraire en son absence ? L'égo du pantin avait pâti de ce courrier. Ainsi son absence ne lui pesait pas. Il ne saurait le tolérer, et si altérer la bien belle réalité que sa cousine s'était construite en venant en ces lieux lui semblait être dans ses cordes, il s'en faisait désormais une obligation, quitte à s'en lier pieds et poings. Rancœur.

    - Il eut suffit d'un bonjour.

Ce fut là la seule réponse, ou tout du moins, remarque, qu'il fut disposé à formuler après avoir laissé un silence certain s'abattre dans la pièce alors que Rinda avait regagné son bureau pour s'y appuyer, un long soupir ayant franchi le seuil de ses lèvres. Un temps immobile, encore, le vampire resta adossé à la porte sans détourner ses yeux de ceux de la belle vampire. Depuis combien de temps déjà, n'avait-il plus eu l'honneur de se perdre dans ces méandres dorés ? Depuis combien d'années dès lors, n'avait-il plus eu le privilège de glisser ses doigts dans ces longues mèches blondes, y entrelaçant ses doigts griffus ? Combien de saisons enfin s'étaient écoulées depuis le jour où, pour la dernière fois, il avait pu sentir sa main frôler sa peau ? Suffisamment longtemps pour oublier. Sur cette pointe de nostalgie, le pantin s'aventura enfin à détourner le regard, parcourant ainsi la salle des yeux. De la sorte, il coula sur le bureau contre lequel était adossée Rinda, un regard outrancièrement neutre, tout comme il observa vaguement le tableau noir en arrière-plan. Revenant plus en avant, les émeraudes du vampire parcoururent les rangées de table jusqu'à se figer sur le piano, Roi majestueux trônant sur son estrade au fond de la pièce. Mécaniquement alors, le corps du monstre s'actionna, et de ses mouvements désarticulés ne ressortait que le bruit des froissements de vêtements.

Foulant le sol en un claquement régulier et troublant ainsi le silence des lieux à chacun de ses pas, le démon s'était faufilé au milieu d'une allée de table, les yeux rivés sur le piano. Lasse, l'une de ses mains trainait nonchalamment derrière lui, laissant le soin à ses doigts de frôler les tables, ses ongles, entaillant le bois frais en de fines ciselures que lui seul, sans doute, pouvait voir. Ainsi, il gravit l'estrade et rejoignit l'imposant instrument aux reflets de jais, s'immobilisant devant lui en détaillant chacune des parties le constituant. Merveille dont sa cousine savait jouer exquisément bien, à en croire ses souvenirs, aussi poussiéreux puissent-ils être. Joyaux qui pourtant, demeurait nonchalamment silencieux. Afin de le sortir de sa torpeur, le vampire leva l'une de ses mains et la fit survoler les touches sans s'aventurer à les actionner. Il lui fallait choisir une tonalité que les ronronnements stomacaux de cette bête d'ébène ne pourraient qu'amplifier. Fallait-il choisir une note aigüe afin d'adoucir la lourdeur de sa venue, donnant ainsi un tant soit peu de gaîté à son arrivée ? Ou devait-il lui préférer une note plus grave afin de conforter son irrécupérable cousine dans ses potentielles craintes naissantes quant à l'inévitable fin des réjouissances passées ? Instinctivement, son annulaire vint s'apposer sur la touche la plus à gauche du clavier et l'ouïe du monstre se délecta alors de l'accord parfait de l'instrument au creux duquel le do résonnait encore.

C'est avec son éternel sourire que le vampire se retourna finalement, délaissant l'instrument pour emprunter la seconde allée, cette fois, se dirigeant d'un pas presque décidé - aussi décidé puisse-t-il être de sa part - vers sa cousine. A sa hauteur alors, il se contenta d'un bref regard, après quoi ses paupières à demi-closes finirent de recouvrir ses iris céladon alors que ses lèvres s'apposaient sur sa joue. Ainsi, comme s'il n'avait pas même pris la peine de s'arrêter à hauteur de la belle, il reprit sa marche et regagna le tableau, en contemplant la bordure après en avoir étudié la noirceur. Devait-il pousser le vice jusqu'à égarer ses griffes contre l'ardoise ? Alors que ses lèvres restaient étirées en un sourire arrogant, il s'abstint néanmoins. Ô certes, elle s'était amusée sans lui, mais l'heure n'était pas à ce point dramatique. Après tout, il n'était pas arrivé alors qu'elle se trouvait dans les bras d'un autre. Le grincement strident serait donc pour plus tard, et la belle pouvait se réjouir de constater que le démon jugeait la situation actuelle comme n'étant point aussi critique que ce qu'elle aurait bien pu être. Ses repères désormais pris, le monstre regagna une table près de l'entrée avant de s'y assoir, collant son dos contre le mur en reportant son regard dans celui de sa cousine, un air impertinent entachant ses traits.

    - Dis-moi tout, Rinda ! Quels amusements puises-tu donc en cette bien belle prison ?

Ainsi, il éludait clairement la question qui lui avait été posée et se permettait, par ailleurs, d'en poser une à son tour. Warren n'était pourtant pas du genre à se formaliser de telles inepties, il prêtait d'ailleurs une attention toute relative à l'éventuelle réponse qu'elle pourrait bien lui apporter, jugeant qu'elle ne lui ferait pas cet honneur. Mais au fond, qu'elle daigne lui répondre ou non ne le tourmentait pas outre mesure. Il s'était déjà fait sa propre idée des amusements auxquels elle avait bien pu s'adonner tout ce temps, alors qu'il moisissait au manoir familial, ne réagissant qu'aux biens rares passages de ses deux autres cousines. Il n'était pas sans la connaître, après tout. Voilà plusieurs siècles déjà qu'il avait le loisir de la voir à l’œuvre. Non, décemment, il n'avait cure de la réponse qu'elle pourrait bien lui apporter, si tant est qu'elle lui en apporte une simplement. L'objet de sa venue, les raisons mêmes de son attitude actuelle, ne nourrissaient qu'un seul objectif. En la provoquant de par ce sourire, de par sa seule présence, Warren ne désirait qu'une chose : la mettre hors d'elle, comme il le faisait si souvent autrefois, que ce soit volontairement ou non. C'était là le cadeau qu'il lui faisait après toutes ces années sans l'avoir revu. L'exaspération. Telle était la clé.

    ' On dit de l'amertume qu'elle finit par tuer, mais... Qu'ai-je donc à craindre, moi qui suis déjà mort ? '
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Rinda Delaney

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MessageSujet: Re: - Come What May   - Come What May EmptyVen 25 Mai - 14:48

Le visage impassible de son cousin ne lui apporta aucune information supplémentaire quant à sa présence en ces lieux, encore moins ses habituels murmures monocordes qu'il se garda bien de faire entendre pour le moment. Pas le moins du monde rassurée, Rinda ne put s'empêcher de jeter un petit coup d’œil à l'entrée de la classe, s'attendant à tout moment à voir les mèches sombres de son cousin Shiki lorsqu'il franchirait le seuil de la porte, ou encore le martèlement frénétique des talons d'Eléa lorsqu'elle arriverait dans le couloir, pour suivre Warren jusque dans son fief musical, prête à le caramboler dès qu'il s'approcherait trop prêt de la professeur. Elle serra les poings face à la désinvolture dont pouvait faire preuve le rouquin en affichant cette neutralité presque déplacée, alors qu'il émanait d'elle-même des vagues de colère presque palpables dans l'air. Elle était presque certaine qu'il ne venait ici que pour l'importuner un peu plus, et était amèrement consciente également que ce petit jeu fonctionnait on ne peut mieux sur elle. Agacée qu'il ait sur elle un tel impact, elle fit claquer sa langue contre son palet pour signifier cet agacement face à la remarque ironique du vampire, l'enjoignant par la suite à répondre à la question qu'elle avait posé et qui continuait de la turlupiner. Mais que diable fichait-il ici !


Ses iris dorés suivirent la silhouette fine et sombre de son cousin, tandis qu'il se dirigeait vers le piano à queue disposé sur l'estrade. Elle n'était pas sans savoir que le son des notes de cet instrument parvenait à bercer le rouquin, d'autant plus lorsque c'était les doigts fins de sa chère cousine qui dansaient gracieusement sur les touches. A quoi jouait-il maintenant ? Il n'était certainement pas venu ici pour lui réclamer un joli morceau avant d'aller s'endormir... Pour autant qu'elle en savait, il n'était pas non plus venu pour elle, puisqu'il avait indéniablement mieux à faire au manoir avec les deux autres blondes, - bien que la belle ne soit pas vraiment certaine qu'elles hantent encore les murs de la vieille bâtisse -. On en revenait donc à l'hypothèse première, celle dans laquelle Warren avait été embarqué de gré ou de force par quelqu'un pour venir lui faire cette visite surprise. Mais le « quelqu'un' » en question ne daigna toujours pas pointer le bout de son nez, et ce même si Rinda fustigeait le couloir du regard, au travers de l'entrée, comme si cette seule action pouvait déterminer l'arrivée d'un nouvel intervenant à cette vaste comédie. Un 'do majeur' s'évapora des viscères noirs du piano, et elle reporta son attention sur le vampire qui avait troublé le silence du lieu sur cette note des plus fatalistes. Elle rencontra alors l'émeraude troublante des orbes du bellâtre, les soutenant sans peine, alors qu'il revenait jusqu'à sa hauteur avec ce petit sourire qui lui était propre ; sourire qui avait à la fois le don de l'agacer, mais aussi de la faire sourire, tant il le rendait craquant à ses yeux. Pour l'heure, c'était toujours l'agacement qui prônait, malheureusement pour le pantin~.


La dame détourna sensiblement le visage quand, une fois tout proche d'elle, les lèvres du bellâtre heurtèrent faiblement sa joue froide, préférant ignorer ce semblant d'affection à son égard, - affection qu'il ne méritait absolument pas, d'ailleurs- . Il ne s'attarda pas d'avantage prêt d'elle, lui préférant la noirceur de l'ardoise du tableau, juste de l'autre côté de son bureau. C'est à peine si elle se tourna pour voir ce qu'il cherchait à faire, espérant simplement qu'il ne trouve pas un autre moyen pour l'agacer plus encore. Ses iris se posèrent sur l'horloge ornant le mur, juste au-dessus du tableau. Encore une dizaine de minutes et la récréation prendrait fin, rameutant alors une nouvelle salve d'élèves dans la salle de classe. Alors elle serait temporairement débarrassée de ce gênant cousin, et aurait tout le loisir de trouver le plan à adopter pour le foutre dehors, aimablement ou non. Si elle avait fui sa compagnie au manoir, ce n'était pas pour qu'il la suive à l'autre bout du monde. Elle avait ses raisons, et quand bien même celles-ci lui déplaisaient, ces raisons étaient bel et bien là, et ni lui ni elle ne pouvaient y faire grand-chose pour l'instant. Un soupire s'extirpa d'entre ses douces lèvres alors que Warren s'entêtait à ce murer dans cet exaspérant mutisme. Le vampire regagna nonchalamment les derniers rangs de la salle de classe, proche de l'entrée, tout en laissant enfin filtrer le son de ses cordes vocales après un silence qui lui avait semblé interminable. Cependant, a bien y réfléchir, la belle dame aurait préféré encore le silence que la remarque narquoise de Warren, habilement formulée en question. Là encore, bien que son expression fut des plus neutres, ses poings se serrèrent un peu plus, ses ongles allant jusqu'à entamer la peau de la paume de ses mains, tandis qu'elle tentait, en vain, de refluer la colère qui grandissait en son sein.


Croisant les bras sur sa poitrine savamment engoncée dans une robe moulante bleu marine à fines bretelles, qui lui arrivait un peu au-dessus des genoux, elle fit claquer ses talons hauts sur le parquet usé de la salle de classe, se dirigeant d'un pas décidé vers son cousin. Même ainsi, l'animalité et la sensualité qui s'échappait de ses mouvements étaient perceptibles à l’œil nu, quand bien même elle ne s'en donnait guère la peine. On aurait dit une tigresse en chasse, le regard trahissant clairement ses intentions malhonnêtes. Malgré son léger sourire de façade, elle bouillonnait intérieurement, alors au diable les beaux plans qu'elle aurait pu fomenter pendant le cours suivant, elle trouverait bien plus de satisfaction à se laisser aller à ses pulsions meurtrières dès à présent. Une fois toute proche de Warren, un claquement fusa dans l'air. En apparence, elle n'avait pas bougé d'un cheveu, mais en réalité, le dos de sa main lancé trop rapidement pour être perçu par une rétine, avait écorché d'une fine coupure la joue du Lord. Un brin satisfaite par son petit effet, elle laissa ses lèvres se retrousser en un fin sourire dévoilant sa dentition immaculée, avant de s'avancer encore jusqu'à être à quelques centimètres de son visage aussi pâle que le sien. Il ne devait pas encore s'être nourrit aujourd'hui, sinon ses joues arboreraient bien plus de couleurs. Ses lèvres toutes proches des siennes, elle susurra d'une voix calme mais néanmoins menaçante.

- ...Si tu tiens vraiment à le savoir, le seul amusement que je vais puiser, pour l'heure, c'est celui de t'expédier hors de ces murs aussi simplement que tu y as pénétré...

Ses mains se levèrent pour venir empoigner la chemise du vampire, tandis qu'elle montrait ses canines acérées, prêtent à pénétrer la chair tendre de son appétissant cou, comme d'habitude recouvert de cette écharpe noire. Sous cette forme, Rinda montrait vraiment le pire de son être, et encore...
Mais son offensive fut de courte durée, puisque la belle fut instantanément interrompue par l'arrivée d'un protagoniste auquel elle ne s'attendait pas du tout. Le charmant directeur des lieux surgit du couloir, petit sourire amusé aux lèvres. Il n'avait pas eu le temps de voir ce que son employée menaçait d'exécuté, car Rinda avait immédiatement fait un pas en arrière, se tenant alors sagement devant son cousin.

- Ah ! Monsieur Delaney ! Dès que j'ai appris votre arrivée je me suis dépêché de vous trouver... J'étais passé par votre chambre mais vous n'y étiez pas alors je me suis dit que vous iriez rendre visite à votre cousine en premier lieu ! L'humain tourna son regard vers ladite cousine en la gratifiant d'un sourire charmeur qui ne fit ni chaud ni froid à la demoiselle. Que pensez-vous de cette petite surprise, Miss... ?

Malgré la neutralité de son visage, Rinda baignait dans l'incompréhension. Le directeur de l'académie était au courant de l'arrivée de Warren, et elle était prête à parié qu'il était loin d'être le seul. Pourquoi lui avoir caché ça, elle avait horreur des surprises, c'était de notoriété publique, non ? Elle fronça finalement les sourcils, une de ses mains allant se poser sur sa hanche tandis que la dame prenait appui sur la jambe opposée. Ses pupilles ambrées passèrent d'un l'un à l'autre homme pendant quelques secondes, comme pour y chercher les réponses qu'elle demandait.

- Je ne comprends pas... C'est vous qui avez invité Warren ici... ?

Elle darda un regard mécontent sur le directeur qui ne sembla rien remarquer, pénétrant encore plus avant dans l'antre de la dame de la nuit. Même dans un costard hors de prix, cet homme avait l'air décontracté et indifférent à tout son environnement, mais elle soupçonnait néanmoins qu'il soit bien conscient de toute la tension qui régnait dans cette pièce. Même s'il en avait parfois l'air, le directeur ne pouvait en aucun cas être qualifié d'idiot... Pourvu que cela dur, ne serait-ce que pour sa survie, en l'instant ~.

« Même déjà mort, rien ne m'empêchera de te conduire à ta perte... Et le plaisir que cela me procurera me servira à t'oublier pour de bon... »
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Warren Delaney

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AILLIL ; vampires aidant le clan Aillil.
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MessageSujet: Re: - Come What May   - Come What May EmptyLun 11 Juin - 8:29

Combien de temps, maintenant ? Le vide pesait sur son estomac, ses crocs en devenaient douloureux. Aussi difficile puisse-t-il être, il aurait mordu n'importe quelle gorge, la première, qui se serait aventurée à s'étirer un peu trop sous ses yeux. Depuis combien de temps n'avait-il pas mangé ? La faim malmenait le monstre, aiguisant ses sens et accentuant sa pâleur. L'avait-elle remarqué ? Se doutait-elle, dès lors, que la colère à laquelle elle semblait être en proie apportait au démon l'énergie dont il avait besoin pour avancer ? Bien malgré ses habitudes, à la voir à ce point hors d'elle, il en oubliait la faim. Il aurait tout oublié pour se concentrer seulement sur elle et ses ressentiments, et quel honneur lui faisait-elle d'outrepasser ses espérances en se montrant à ce point fielleuse. Mais que lui avait-il donc fait, pour qu'elle le haïsse à ce point.. ? Une chose de plus qu'il ignorait mais dont il n'avait cure, car Warren faisait partie de ces personnes qui, ignorant délibérément les causes, savaient se délecter simplement des conséquences. L'une d'elles ne tarda pas à intervenir d'ailleurs, alors qu'elle l'avait rejoint, à peine installé : un revers, franc et précis, décoché trop rapidement pour qu'il puisse seulement l'apprécier. Soulagée peut-être, d'une portion de colère bouillonnant en son sein, la belle s'autorisa enfin un semblant de sourire, mais de quoi, au juste, pouvait-elle donc être satisfaite ? De la fine zébrure enraillant la peau du pantin, qui, déjà, disparaissait ? Au fond, elle n'aurait pu être enchantée que de la surprise du vampire, alors même que celle-ci n'avait pas même pris la peine d'altérer son masque imperturbable.

Un pas de plus, et la voilà toute proche. Si près, qu'il pouvait sentir son parfum, presque percevoir la fraîcheur de sa peau et le goût de ses lèvres. Autant de sensations qui avaient progressivement disparu de son esprit torturé, effacées et remplacées par d'autres, similaires, bien que plus ou moins agréables. Peu à peu, dès lors, il appréhendait à nouveau chaque geste, chaque regard. Dernièrement, il retrouvait un ton par bien des fois employé, bien qu'il tranche avec la teneur des propos, pour l'heure. Ainsi, elle comptait le chasser simplement après le long voyage qu'il avait enduré pour la rejoindre ? A en juger par la poigne enserrant désormais sa chemise, le ton n'était pas à la plaisanterie, mais n'était-ce pas ce qu'il avait cherché dès le début, en instaurant une ambiance qui leur sied bien davantage que les rires et la joie inconsidérée ? Les émeraudes du pantin avaient aperçu les crocs de sa cousine un court instant avant qu'il ne la voit, la seconde suivante, un peu plus éloignée de lui, plus calme - au moins d'apparence -, alors qu'un homme entrait dans la pièce. Qu'aurait-il fait sans cette intervention ? Se serait-il laissé mordre ou aurait-il pris la peine de la repousser ? Déjà ces questions n'avaient plus lieu d'être dans son esprit et c'est avec cet insupportable sourire en coin étirant ses lèvres, que Warren reporta son attention sur le nouveau venu. Rien en cet homme, qu'il s'agisse de sa tenue ou de son allure simplement, si ce n'est cette voix qu'il avait d'ores et déjà perçu à une, ou peut-être deux reprises, n'aurait permis au monstre de l'identifier comme étant le Directeur de l'établissement. Le nouvel intervenant n'avait rien de l'homme charismatique que le démon avait bien pu s'imaginer, quoiqu'il lui reconnaissait bien volontiers un côté mystérieux suffisant à attirer les regards sur lui.

Les premiers temps, les premiers mots simplement, exclusivement réservés à Warren, eurent le mérite d'attirer sa frivole attention avant qu'il ne la reporte sur sa cousine, détaillant enfin sa tenue avant de s'attarder sur ses expressions, écoutant ainsi sommairement les propos du Directeur. Incontestablement, il la préférait en rouge, mais le bleu ne lui allait pas si mal, quoique cet effet n'était peut-être que le fruit des formes que le tissu moulait à merveille. C'est presque par un malheureux hasard que ses pupilles suivirent la main gracile de sa cousine jusqu'à ce qu'elle vienne se loger sur sa hanche. Aguicheuse, presque malgré elle. Maintenant que Rinda prenait la parole, et après avoir croisé à quelques reprises ses orbes dorées, c'est en toute logique que le pantin détourna ses yeux sur le Directeur. Inutile de détailler sa tenue ou les expressions successives que son visage pouvait bien arborer, une seule question empoisonnait véritablement l'esprit du pantin : s'amusait-elle avec lui aussi.. ? Et parmi les élèves qui étaient passés sous ses yeux, combien d'entre eux s'étaient plus entre les griffes de sa cousine ? Que leur ferait-il endurer, dès lors.. ? Et elle... S'en sortirait-elle indemne ? Interloqué par la question que Rinda venait apparemment de lui poser, le Directeur s'était retourné pour lui faire face alors qu'il avait pénétré plus avant dans la salle. Un premier coup d’œil à Warren. Puis un second à la principale intéressée et le pantin fronçait un tant soit peu les sourcils, quand bien même son sourire demeurait. Rien. Il ne voyait décemment aucun désir consumer les pupilles de l'homme lorsqu'il s'adressait à la belle blonde.

    - Voyons, Miss, comment aurais-je bien pu faire une chose pareille ? Jusqu'à ce qu'il se présente à moi, je n'avais aucune idée de son existence. Arrêtez-moi si je me trompe, Monsieur Delaney, mais si je ne m'abuse, il m'a expliqué avoir reçu une lettre de votre part, Miss, aussi la ferveur que vous auriez mis dans les mots employés aurait suffit à le convaincre de venir parmi nous ! C'est bien ça, Monsieur ?

Toujours aussi souriant, peut-être plus encore après cette intervention verveuse, le pantin se contenta d'acquiescer et ne tarda pas à reporter ses iris sur le minois de sa cousine. Elle ne croyait très certainement pas un traitre mot de ce que le Directeur venait de lui exposer, et officiellement pourtant, c'était là les raisons qui avaient poussé Warren à rejoindre cet établissement. Ainsi le démon était satisfait et il ne pouvait que l'être : qu'importe les charmes dont elle abuserait pour arriver à ses fins, elle n'obtiendrait rien du Directeur ou même des autres. Pour espérer une réponse à ses interrogations, il lui faudrait lui poser la question directement et c'était, alors, reconnaître une initiative de la part du pantin - chose qu'on lui connaissait bien mal -, en outre, c'était encore reconnaître avoir eu tort, ne serait-ce qu'un instant. Warren jugeait sa cousine bien trop fière pour s'aventurer à cela, mais quand bien même il serait dans l'erreur, il n'était que fort peu disposé à se justifier auprès de cette tête blonde qui, alors qu'il venait tout juste de franchir les portes de la salle de classe, semblait plus que déterminée à le chasser hors de ces murs. Un nouveau mouvement de la part du Directeur, revenant désormais sur ses pas pour s'approcher du pantin et de l'un de ses trois marionnettistes, attira le regard de Warren, le poussant par la même, à se soustraire à ses pensées.

    - En tout cas, si tous les Delaney sont aussi compétents que vous, Miss, je me ferai une joie de tous les accueillir !

L'inconscience dont le Directeur avait fait preuve dans cette simple phrase, lancé sur le ton de la plaisanterie, avait réussi à arracher un rire léger à Warren qui avait alors cru bon d'intervenir. De toute façon, s'il n'avait pas pris cette peine, Rinda s'en serait très certainement chargée.

    - Quand bien même la compétence serait liée au nom, quelques tensions pourraient voir le jour en de telles circonstances, Monsieur... N'est-ce pas, Rinda ?

Question rhétorique, mais à quoi bon se priver d'une provocation de plus, alors que la présence même du Directeur le ménageait de la sombre colère de sa cousine ? Bien que cette garantie ne soit que temporaire, Warren n'était pas du genre à laisser passer une chance de cracher son venin, de façon plus ou moins anodine d'ailleurs. Ceci étant, et quand bien même le Directeur aurait pu faire germer quelque bonne idée dans le crâne du pantin, celui-ci ne pouvait véritablement convier un autre marionnettiste - par exemple -, ne serait-ce que quelques jours, et pour cause : en dépit des chaleureuses retrouvailles que cela entrainerait, Rinda s'éclipserait très certainement, disparaissant en d'autres lieux, en d'autres temps.

    - Oh mais j'y pense ! Monsieur Delaney, je venais vous faire part de quelques formalités... Formalités qui peuvent toutefois attendre la fin de retrouvailles familiales ! Seriez-vous disposés à me rejoindre dans mon bureau quelques instants, lorsque le temps ne vous fera pas défaut ?

    - La fin de ces retrouvailles ne saurait tarder : je vous rejoins d'ici quelques instants, Monsieur.

Et alors que le pantin délaissait enfin sa table pour se tenir convenablement en présence du Directeur de l'établissement, ce dernier quittait les lieux après quelques signes de tête en guise de salutations, tant à l'égard de Rinda que de son cousin, refermant la porte sur un silence presque habituel. Alors même qu'il avait coutume de l'affectionner, le pantin se fit une joie de troubler la quiétude des lieux en contournant la table qu'il avait occupé, martelant le sol d'un pas régulier, afin de rejoindre la porte d'entrée de la salle, laissant alors aller ses doigts griffus sur la poignée. Bien évidemment, un sourire ne tarda pas à étirer ses lèvres et son visage pivota sensiblement en direction de sa cousine, détaillant ses iris ambrées, avant qu'un intolérable murmure ne se fasse entendre, une fois de plus.

    - Es-tu toujours disposée à me chasser, très chère ? A moins qu'à la colère, ne se soit substituée la curiosité...

Mais une fois de plus, qu'elle en prenne la peine ou non, il n'avait que faire de ce qu'elle pourrait bien rétorquer : il resterait malgré tout.

    ' Oublie-moi, et une mélodie te rappellera toujours le souvenir amer de ma présence. Abstiens-toi, et je me ferai une joie de te hanter, mais... N'est-ce pas, au fond, ce que je fais déjà ? '
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Rinda Delaney

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AILLIL ; vampires aidant le clan Aillil.
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Quels secrets caches-tu ?
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MessageSujet: Re: - Come What May   - Come What May EmptyJeu 28 Juin - 17:05

C’est avec une certaine appréhension mais avant tout une curiosité grandissante qu’elle attendait la réponse du directeur quant à la présence de son cousin en ces lieux. Au final, peut-être qu’il avait bien fait d’arriver à un moment aussi inopportun. Rinda trouverait peut-être des réponses dans ses paroles, et Warren avait échappé, indéniablement, à une mort certaine, ou dans tous les cas, à un accident regrettable ~. Elle croisa à nouveau les bras sur la poitrine toute en écoutant la ‘charmante’ petite histoire, qui tenait presque de l’anecdote, à écouter ce ton amusé qui sortait de sa bouche. L’espace d’une seconde, peut-être même deux, elle fronça imperceptiblement sourcils et paupières, tentant de se remémorer cette fameuse lettre. La vampire n’écrivait que rarement, et lorsqu’elle prenait la plume, c’était généralement pour quelques rares personnes de sa famille proche ; famille dont Warren faisait partie, et dont il était l’un de ces fameux élus à la correspondance. Elle se souvenait avoir écrit une lettre il y’a quelques mois peut-être. Une lettre dans laquelle elle écrivait, effectivement, qu’elle était venue ici et y avait élu domicile. Pour autant, elle était catégorique, jamais elle n’avait inscrit une quelconque ferveur dans ses propos. C’était loin d’être dans ses habitudes, et ce pour n’importe quel correspondant. Soit le directeur exagérait outrancièrement les propos la version donnée par Warren, soit lui-même c’était plu à embellir la vérité ne serait-ce que pour paraître plus sympathique à son futur employeur. Il en était parfaitement capable, il n’y avait qu’à contempler son air sage et son sourire courtois pour en être certaine. Ce talent à jouer la comédie devait-être un trait de famille ~. Toujours est-il qu’elle ne trouvait absolument pas cohérente la réponse du directeur. Elle savait que c’était un vaste mensonge élaboré par Warren, mensonge qui plus est, qui ne lui apportait aucune information concrète sur ses réelles motivations à faire le déplacement jusqu’ici. Elle était plus que persuadée qu’il était venu ici en suivant un ordre quelconque. Ou alors, bien qu’elle en doute fortement, n’était-ce que l’envie soudaine de venir l’importuner comme il savait si bien le faire. Mais ce n’était certainement pas le désir de la retrouver. Si elle se savait plus ou moins éprise de lui, elle était certaine qu’il la désirait. Malheureusement, il désirait au même point ses deux cousines, et étant donné qu’elles vivaient à ses côtés, il n’y avait aucune raison valable pour se taper des heures interminables d’avion…

En parlant de ses détestables cousines… Le directeur crut bon d’en parler indirectement. Le fou. La belle se retint non sans peine de le gifler pour l’expédier hors de sa salle avec tout le respect que cet intrus humain méritait. Avant qu’elle succombe à ce désir qui l’animait de lui renvoyer une réplique cinglante à la figure, le rouquin se chargea de calmer le jeu, non sans ricaner. La situation l’amusait, visiblement. Grand bien lui en fasse. Elle se contenta de lui sourire avec la même courtoisie, acquiesçant simplement à la question posée qui en réalité n’était que pure rhétorique. Des tensions ? Le mot était faible, vraiment très faible. D’autant plus que le vampire en était la source primaire et immuable. Elle songeait plutôt à le remplacer par l’expression « carnage sans nom », mais le directeur ne comprendrait pas, prenant sans doute cette correction pour un trait d’humour de la part de sa professeur de musique. Soudain elle se demanda si la venue de Warren n’allait pas attirer ses deux groupies névrosées également. Elle soupira intérieurement à cette désagréable idée. De toute évidence, maintenant que Warren était ici, elle ne tarderait pas à faire ses valises pour voguer vers des océans moins tumultueux. Même si elle l’aimait depuis toujours, elle souffrait beaucoup trop en sa compagnie. Il ne la ferait pas craquer encore une fois. Jamais… Son regard fixa Warren pendant un temps indéterminé, comme si elle pouvait en extraire le secret qu’il lui dissimulait, pendant que celui-ci s’adressait à son nouvel employeur. Elle ne vit même pas vraiment le directeur s’en aller pour les laisser seuls. Ce n’est que lorsqu’elle croisa à nouveau les orbes émeraude de son cousin qu’elle se rendit compte du silence qui pesait dans la pièce, et de leur potentielle solitude. A vrai dire, certains élèves trop sérieux commençaient déjà à quitter la cours de récréation pour courir dans les escaliers rejoindre leur prochaine salle de classe.

Un sourire plus marqué étira ses lèvres à la question posée par le bellâtre. Il voulait jouer à ce petit jeu ? Parfait. Toute animosité à son encontre ayant été annihilée, provisoirement tout du moins, Rinda s’approcha à nouveau de lui, toujours les bras croisés sur sa poitrine galbée. Son visage n’exprimait plus le danger préalable, mais il dégageait tout le charme et l’attirance dont était dotée la belle créature. Il la voulait en colère ? Trop facile. Elle choisit de ne pas entrer dans son jeu de dupes, préférant créer de nouvelles règles pour mieux le conduire à sa perte. Avec lenteur, elle vint prendre le menton du vampire entre ses doigts pour tourner son visage vers le sien. Elle appuyait à peine, tout juste pour lui signifier sa présence. Mais l’intensité de ses iris ambrés, si propice à l’envoûtement, suffisait à le marquer de façon indélébile, elle le savait. Elle s’approcha encore, de manière à ce que leur deux corps se frôlent de manière troublante, sensuelle. Ses pupilles glissèrent le long de l’arête de son nez pour s’attarder sur sa bouche avec envie. Depuis combien de temps n’avait-elle plus goûté à la douceur de ses lèvres ? Assez pour avoir oublié le goût qu’elles avaient. Mais la colère qui grondait encore silencieusement en elle, sagement dissimulée derrière ce masque de charisme, l’empêchait de franchir la limite entre la tentation et le baiser. Elle se contenta de sourire plus largement avant de murmurer, son souffle frais allant heurter sa peau, et la douceur suave de sa voix s’immisçant dans ses tympans comme un doux poison ô combien agréable mais délicieusement mortel.

- Warren, Warren…. Tu es décidemment plein de ressources. Et tu me connais trop bien, cousin.

Son regard revint à l’assaut du sien, légèrement ombragé par ses paupières plissées. Elle pencha son visage sur le côté, comme pour initier un baiser futur entre les deux cousins. Mais c’est avec une certaine frustration que ses lèvres se tinrent éloigner des siennes, d’à peine un deux millimètres, ses doigts retenant également toute tentative d’approches de la part de Warren.

- Effectivement. Je dois avouer que tu as attiré toute mon attention. N’est-ce-pas ce que tu voulais… ?

Elle dévia un peu sa trajectoire pour venir humer l’odeur de son cou, ses doigts délaissant sa peau pour glisser le long de son écharpe. Ce contact fut bien plus doux que celui qu’elle avait initié avant l’arrivée impromptue du directeur de l’académie. Pour autant, elle éprouvait toujours le même courroux à l’égard de Warren. Mais forte de son indéniable don pour l’art dramatique, elle ferait sans doute passer ce soudain revirement d’attitude pour son penchant lunatique chronique et son goût certain pour l’imprévisibilité. Elle prit une dernière inspiration, s’imprégnant de la fragrance du beau vampire, avant de s’éloigner en ricanant, à croire que la rixe qui avait eu lieu peu avant n’avait été qu’un rêve éveillé. Ou peut-être était-ce un cauchemar ? De toutes façons Warren savait mieux que quiconque que la voluptueuse blonde était aussi dangereuse en arborant cet air faussement charmeur, qu’en laissant filtrer toute sa colère. Peut-être même plus, d’ailleurs. Elle se retourna enfin et reprit le chemin vers le bureau qui trônait devant le tableau d’ardoise, lançant à l’adresse de son cousin un simple geste de la main, exprimant ainsi toute sa lassitude.

- Je n’te retiens pas plus longtemps, j’ai à faire et je suis certaine que toi aussi, ‘Monsieur Delaney’ ~

Elle ricana encore avant de commencer à écrire à la craie blanche quelques informations concernant le cours suivant sur le tableau noir. Par ce simple titre qu’elle lui accordait, elle l’autorisait à rester jouer les cousins éloignés sur son territoire pendant un temps qu’elle déterminerait elle-même. Tout en écrivant, elle ajouta d’un ton sans équivoque.

- Rejoins-moi ce soir, dans la forêt… Nous avons beaucoup de choses à nous dire, depuis le temps …

Malgré son désir, elle ne se retourna pas pour voir l’expression qu’il arborait à l’écoute de cette invitation. Elle aurait tant voulu voir la surprise étirer ses traits d’ordinaire si figés, voir ce sourire narquois voler en éclat… Mais elle se retint et dès lors, ne lui accorda plus aucune attention, attendant patiemment que l’écho de ses pas disparaisse dans les tréfonds des couloirs, emportant avec lui son parfum qu’elle avait appris à reconnaître entre tous.


« Oh oui, tu me hantes depuis ce qui me semble être une éternité. Tu fais partie intégrante de cette horde de démons que je désire autant que je hais. Tu en es même le maître…
Il n’y a qu’une seule manière de se débarrasser d’un démon, j’en ai prouvé l’efficacité bien des fois durant mon existence…
Warren, brûle en Enfer ~ »

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