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 Minnie D. Lewis — Tu sais, on a fait le verre à ton image : beau, fragile, invisible.

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Anonymous

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Minnie D. Lewis — Tu sais, on a fait le verre à ton image : beau, fragile, invisible. Empty
MessageSujet: Minnie D. Lewis — Tu sais, on a fait le verre à ton image : beau, fragile, invisible.   Minnie D. Lewis — Tu sais, on a fait le verre à ton image : beau, fragile, invisible. EmptySam 24 Déc - 0:55

Minnie  Dorothea Lewis;

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Sexe ○ Féminin 
Âge ○ 130 ans - en paraît 18
Date de naissance ○ Premier Mai. 
Lieu de Naissance ○ Harrisburg, State of Pennsylvania - U.S.A
Classe ○ Findabair
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show me your face ;

Minnie, c'est celle qui ne marche pas droit. Un sourire en coin, elle a ses yeux levés vers le ciel. Un ciel qu'elle aime nocturne, un ciel qu'elle dévore de ses yeux aux longs cils, de ces yeux d'un marron clair, mielleux, ponctués de traînées d'or. Lorsqu'elle écarte ses bras, telle une imaginaire funambule, on pourrait croire que du bout de ses doigts fins, elle touche les nuages. Ses rêveries, on ne peut les deviner, mais certains peuvent s'en inventer en la regardant de plus près, avec peut-être moins de poésie. En longeant son décolté ou en découpant du regard ses formes, on aurait aimé qu'elle soit un peu plus sur terre, la si jolie Minnie. Ah, on aimerait bien la prendre entre ses doigts tellement elle parait inoffensive, peureuse et belle. La faire crier, la faire hurler, cette petite beauté irréelle, qui n'a pas le droit de vivre, qui n'a pas le droit de respirer.
Mais elle a le regard fuyant, et le geste indécis, quoique gracieux. Belle poupée de porcelaine, ses robes aux allures de princesse cachent et protègent une vertue que nul homme pourra dérober. Il vous faudra alors vous contenter d'observer son doux visage. Pâle, comme le reste de ses membres, il attire et laisse un certain sentiment. Ces lèvres rouges, oh, aussi rouges que les pommes qu'elle croque, que le sang qu'elle boit - ce sont elles que vous verrez peut-être, au détour d'un couloir se courber pour siffler un air sortit du passé. Un nez droit et pas vraiment imposant sert de transition pour mener à ses yeux qui a défaut de vous dévorer, dévorent des étoiles qui s'y reflètent si bien. Puis, il y a ses cheveux de jais. Noirs et coupés courts, ou longs, encadrant a merveille l'ovale de son visage, ils ne contrastent que trop avec sa peau, la rendant presque monochrome, telle une icône passée d'où la gloire transparaît encore sur papier glacé.

Minnie, c'est une vision d'un autre temps, d'une autre vie. Une simple étoile comme tant d'autres, insaisissable, la-haut, dans le ciel. 


show me your mind ;

Tu rêves, souvent, tout le temps. Tu n'es pas de ce monde et tu ne le seras sans doute jamais. À toujours attendre ton prince charmant, ta naïveté t'empêche d'accepter le fait qu'il te fuit. Il ne viendra jamais te chercher sur son cheval blanc Minnie, et des fois, quand tu t'en rend compte, comme sortant ta tête des nuages, des larmes silencieuses coulent le long de tes joues, sur ton visage encore plus blafard, donnant l'impression de pleurs de Lune. Ah, tu l'aimes, tu l'aimes comme une épouse doit aimer Minnie, et tu le suis ce fiancé infidèle comme un chien suivrait son maître. 
Parce qu'on t'as dit un jour, de le faire. Oh, tu étais et es toujours trop douce pour protester. Obéissante, soumise aux ordres d'une famille, tu as toujours fait ton devoir. Bien sur, tu arrivais à te convaincre que c'était par toi-même que tu faisais ces choix, mais au fond, ton esprit sent bien que l'on te l'impose et que tu es juste trop faible pour dire "Non". On pourrait s'amuser à te briser, à faire de toi un martyr sans que tu ne t'y oppose, pauvre petite chose. Tout ce que tu feras sera de garder ta rengaine et ta rage pour toi, de t'isoler encore un peu plus dans ta bulle, et d'y crier d'une voix inaudible tes pensées les plus tues.

Ah, tu es lâche. Tu es la pour faire tapisserie en attendant un Logan lointain, pour suivre les autres qui t'ont persuadé de rejoindre la cause de Findabair. Minnie, on t'oublie, on ne te voit pas. Les seules fois ou tu pourrais être dangereuse, ça serait avec des humains. On ne t'a pas appris à les considérer comme autre chose que de la nourriture, et ton cœur pourtant si sensible semble absent lorsque tu plantes tes crocs dans leur chair - capable à ces moments là de la pire des violences. 

Un rien te briserait, toi, la Princesse de Verre, toi qui attends avec un espoir enfantin un Prince Charmant. 


the story you don't know ;

Rien ne commence comme un conte de fée, même pour ceux dont la vie ne doit pas connaitre de fin. Pour toi Minnie, ça a commencé sur un autre continent, à une autre époque. Ton premier cri poussé, et te voilà déjà promise à un autre couffin de quelques mois ton aîné. Dans cette petite capitale de Pennsylvanie, tu étais la fille unique de cette famille un peu plus fortunée que les autres. Cette famille de vampires.
Vous avez grandit ensemble Logan et toi, et tu sais Minnie, oh, tu te disais au plus profond de toi que jamais tu ne l'épouserai. Dans ta petite bulle, tu criais ta réticence à te marier à un garçon qu'au fil des ans, tu considérait comme ton frère. Peu nombreux étaient les jours ou vous n'étiez pas ensemble, forcés par les deux partis, soucieux de préserver leur fortune commune avec ce futur mariage. Vous vous êtes vu grandir, vous avez rit ensemble et le temps que tu ferme tes yeux, vous voilà devenu presque adultes. A cette époque, les jeunes filles de dix-huit ans s'apprêtaient à porter l'anneau avec un homme plus âgé qu'eux, et tu en rougissais maintenant que c'était ton tour. On évoquait cela à voix haute maintenant, à table, à chaque réception. Des préparatifs, des rendez-vous chez le couturier, des humains à saigner.

Tu as toujours été docile Minnie, douce Minnie, pauvre Minnie. Tu avais beau jurer en toi-même, en parler tout bas à ton fiancé, tu te laissas faire, tu te laissa tripoter pour les mesures de la robe, pour la taille de l'alliance. Tu te fanais, lentement, tu dépérissais. Plus qu'une ombre, ton sourire si éclatant disparaissait même en présence d'un Logan qui se faisait sombre. Vous étiez frère et soeur.
Alors il dit non.
Ah, tu t'en souviendras toujours de ce fameux soir. Une réception de plus, comme égrainant les minces semaines séparant de la date fatidique. Les couverts étaient d'un argent usé, les serviettes d'un blanc tâché de pourpre et les candélabres luisaient dans cette obscurité. Une lumière à vous en crever les yeux, à vous deux, tandis que vos géniteurs échangeaient des phrases ou à chaque sous-entendu d'union vous frémissiez. Tu avais perdu la faim ces derniers temps Minnie, souviens-toi, comme un appel au secours à cette famille qui en riait. "Elle mangera mieux demain !", mais tu persistais et avais comme toute nourriture le peu de sang contenu dans les rats que tu attrapais. C'était désolant, c'était pitoyable, et tes joues autrefois pleines se creusaient dans une pâle figure d'outre-tombe. Et lui, ce soir là, Logan Wheeler, l'héritier, il frappa du poing et exposa sa manière de penser en face, et rejeta en bloc ce mariage. Et il partit.

Toi aussi tu fut contrainte de partir. Peu après, le vampire toujours pas rentré, on te rejeta la faute. Au début tu n'osais croire ce qu'il avait fait, ce que toi tu n'aurais jamais pu faire, mais ta joie fut vite entachée de toute cette rage. La pression de tes pairs se faisait étouffante, tu voulais respirer, tu voulais arrêter ce cauchemar, te marier et arrêter de te faire battre. Le ciel te paraissait si loin, tes rêveries disparues. Ange brisé, ange déchu, tu voulais troquer ta paire de crocs contre une paire d'ailes pour t'envoler, si loin, si loin de toutes ces responsabilités, mais ce fut comme une pestiférée que tu fuyas. Quelques kilomètres plus loin de cet état maudit, tu atteignit l'océan, tu respira l'air salin, et, encore tremblante de peur, tu pris le premier billet en direction de l'Europe.
L'Angleterre t'accueillit. La vie se passa rapidement là-bas, et tu n'en gardes que des souvenirs flous. Des lumières, des voix, des diamants. Se nourrir d'une noble, lui prendre ses bijoux, ses robes, et revenir dans ton logement de fortune, dans ta chambre de bonne. T'en parer, et danser avec, danser avec un cavalier invisible. Aller aux bals, aux réceptions, te faire connaitre par ta beauté au sein de cette bourgeoisie si étriquée avant de disparaitre, telle une éphémère apparition, ne laissant qu'une impression d'irréel à ces humains qui pour toi, ne méritent pas plus ton attention qu'un chien. Tu cherchais, vaguement, l'âme vide d'avoir quitté ta famille, d'avoir pour une fois désobéit, avec cette rongeante culpabilité de vivre à ta guise, libérée, tu cherchais un vampire riche, un vampire avec lequel te marier et revenir au pays. Revenir au pays.. Et tes fantômes t'assassinent.

Mais la misère s'abbatit sur cette belle Europe, sur cette royale Angleterre. Toi qui aimais bien tendre la langue, naïvement, sur les toits, dans l'espoir de goutter quelques gouttes d'eau, toi du te cacher pendant quatre années. Il ne tombait du ciel plus que des bombes et de la cendre. Sans distinction, les morts s'agglutinaient, le sang séchait, leur corps pourrissait. Puis, par de simples signatures, tout repris vie. La guerre était finie, alors ils enterraient leurs enfants, leurs femmes, leurs soldats, et recommençaient à aller aux cabarets tandis que d'autres recommençaient le travail dans les mines. Tandis que toi, tu repris le large, et revint en Amérique. Ah, tu avais envie de vomir, de vomir tes tripes, de vomir du sang, des marres de sang. De vomir tes rêves enterrés. Non pas à cause des ressacs du paquebot, non, mais à cause de ta décision. Tel un chien fidèle, bien dressée, tu allais revenir à Harrisburg. A peine le pied posé sur le quais que déjà, tu courbais l'échine, que déjà, tu sentais la cuisante sensation des coups qui allaient pleuvoir sur ton être trop engourdis de remords. Une lettre t'avais été adressée, là-bas, à Londres, t'invitant à rentrer, à revenir.
C'était bien ainsi, et c'était ainsi que ça allait se faire.
Mais dans ce port du New Jersey, un homme t'accosta, un homme dit ton nom, à voix basse. Il te fit sursauter, il te fit pleurer de joie. Oh, je crois bien que tu t'écroulas même, inanimée, petite chose que tu étais, comme si tu voulais te réveiller d'un rêve. Plus tard tu en rias avec lui, et tu partageas tes souvenirs, tes impressions, et tu lui montra la lettre, la fameuse lettre. Avec lui tu rentras donc en Pennsylvanie, mais quelque chose s'était comme déclenché en toi. L'homme que tu avais retrouvé après tant d'années, tu le regardais désormais d'un autre oeil. Tu respirait différemment en le regardant dans les yeux, lorsqu'il te prenait affectueusement dans ses bras. Logan avait non seulement changé, mais aussi. Murit.

Et c'est pour cela que tu lui dit "Oui" sous l'autel.


A présent Minnie, d'autres années encore se sont succédée, et comme autrefois, tu pleures, doucement, à ta manière. Tu n'aurais jamais du acheter ce tableau lors d'une vente aux enchères très en vues à Harrisburg, et lui, il n'aurait jamais du le voir. Il n'avait suffit que de quelques semaines pour qu'il ne te touche plus, pour qu'il ne te parle plus. Tu t'étais sentie seule ma jolie, aussi seule qu'aujourd'hui, dans cette froide chambre de pensionnat. Si tu t'es exilée ici, c'était à la base pour le suivre, pour le rejoindre, lui qui tient toujours, peut-être sans s'en rendre compte, ton coeur entre ses mains. A peine avais-tu eu le temps de t'étonner de la cohabitation humain-vampires que déjà, te voilà embobinée, te voilà entrainée par ce Dean à rejoindre les partisans d'une obscure Findabair. Il sont gentils, ils sont agréables et eux ne semblent pas désireux de te briser en petits morceaux - même si lui l'avait déjà fait. Tu t'es attaché d'eux, sans pour autant perdre ton objectif de vue, ton mari de vue.
Ton mari qui est dans le camp opposé.

Et cette envie te reprend, ce besoin de vomir des larmes, de vomir ton coeur, de vomir tous tes rêves déchirés.